Les personnes qui seraient tentées de me juger et de m'accabler s'il vous plait, ne me le faites pas savoir. Je ne suis vraiment pas en état pour le moment.
Je suis mariée et maman de deux filles de 17 et 19ans. J'ai 45ans. Mon mari a 49ans.
J'ai connu mon mari j'avais 19ans, je n'avais jamais couché avec un homme avant lui.
J'ai toujours été fidèle, durant 23ans.
Lui n'a eu qu'une relation sexuelle avant moi, c'est tout.
On s'est construits ensemble.
Je pensais notre couple très solide.
Jusqu'au jour où.
Ce serait très long à expliquer, trop long.
Il y a presque deux ans, j'ai eu une relation extra conjugale avec un collaborateur. Un homme en couple depuis 25ans, pacsé, sans enfant avec elle, mais père de deux enfants avec son ex femme.
Enfants qui ne veulent plus le voir (ça je l'ai su plus tard).
Il a 62ans, ses enfants la trentaine.
Je précise que c'est lui qui est venu vers moi.
Cette relation a duré 9 mois.
Très très rapidement, il m'a dit qu'il était incapable de mener une double vie, et qu'il y aurait des decisions à prendre très rapidement.
Le ton était donné, à partir de là je n'ai pas osé lui dire que je ne voulais pas quitter mon mari, de peur de le perdre.
Au bout d'un mois et demi, il me disait qu'il voulait la quitter, qu'il m'avait cherchée toute sa vie, que j'étais la femme de sa vie, etc..
Moi je sentais que quelque chose clochait, sans savoir quoi.
Petit à petit, j'ai fini par me convaincre de tout quitter pour lui, avec ce sentiment que j'allais dans le mur, que ca ne marcherait pas. Et en même temps j'avais l'impression que ça pouvait marcher, tellement c'était intense entre nous.
Il parle divinement bien, m'a mise sur un piédestal, j'étais adulée, adorée, idéalisée, et ça me faisait revivre.
Je suis tombée follement amoureuse, je lui aurais donné le bon dieu sans confession, on aurait dit un agneau inoffensif, un oiseau tombé du nid.
Tout doux, très attentionné, très calin, avec une grande sensibilité, un cérébral comme moi.
Il ne m'a jamais dit directement de quitter mon mari, c'était plus insidieux que cela.
Il m'a même dit "je vais la quitter, avec ou sans toi, je vais me barrer, mais ça ne veut pas dire que je te demande de le quitter" (ben voyons, bien sûr que si, tout ça était tellement insidueux).
Il me disait "je vais me barrer, qu'est-ce qu'on fait quand on est fou amoureux, hein ? On se barre. Alors on va se barrer"
Etc etc etc
9mois de grande passion, une fusion cérébrale et intime, il disait qu'il avait trouvé son âme soeur. Il se disait fou amoureux, j'étais dans une bulle de bonheur, transportée.
Je lui ai confié ma vie, je lui faisais confiance.
Au fil des mois, je sentais qu'il rêvait beaucoup, il avait à la fois un côté très sérieux, et à la fois une espèce d'instabilité que je n'arrivais pas à définir.
Insaisissable.
Tous ces mois, j'ai dormi dans la chambre d'amis, tous les soirs il avait besoin de moi, on textotait tard, il arrivait par texto vers 22h30/23h.
Là non plus il ne m'a jamais demandé clairement de dormir seule, tout était induit dans son comportement, sans que je ne m'en rende réellement compte, c'est difficile à expliquer.
A la maison, j'ai prétexté la peur du covid pour dormir à part. (Mon mari étant très exposé au virus dans le cadre de son travail).
Je suis incapable de coucher avec deux hommes en parallèle, le jour où Jean-Paul est entré dans ma vie, je n'ai plus pu coucher avec mon mari.
Au tout début de la relation, il avait oublié de me dire l'essentiel, que sa compagne avait accès à son téléphone.
Du coup un matin elle est tombée sur un de mes textos, il m'a vite écrit de refaire un texto pour dire que je m'étais trompée de numéro. Ce que j'ai fait.
Le soir-même j'etais à un concert avec ma mère, je m'en suis rendue malade secrètement toute la journée et toute la soirée, pensant que je l'avais grillé, me culpabilisant, me disant que ça allait être fini avant même que ça ait réellement commencé. Et je m'en voulais d'apporter le malheur chez lui. Il m'a laissée sans nouvelles jusqu'au lendemain. (Déjà rien que ça, ça m'a quand même interloquée, j'ai trouvé ça tellement blessant, peu cavalier, et ça m'a gâché ma soirée, ce concert, pour rien
Et le lendemain matin il est revenu vers moi, tout fier de lui, comme si de rien n'était. Je lui ai alors dit qu'il aurait pu me rassurer avant, que je m'étais fait un sang d'encre pour lui... Il m'a dit en rigolant qu'il avait été très fort et qu'elle n'y avait vu que du feu. J'ai pas aimé du tout, j'aurais déjà dû tout stopper net à ce moment là...
Durant tous ces mois, je devais attendre ses signaux pour pouvoir échanger avec lui. J'avais sans arrêt mon téléphone avec moi, j'ai toujours été disponible pour lui, même au travail.
Il pouvait se manifester n'importe quand, je me suis mise en danger sur tous les plans pour lui, au boulot, chez moi.
J'ai souffert de cette situation au fil du temps car j'étais en position d'attente.
On a eu quelques disputes, je l'ai vu se transformer, son visage et sa mâchoire se fermer, son visage se durcir, ses yeux devenir noirs et fixes, sans un mot....impressionnant.
Une fois au cours d'une dispute, il m'a dit qu'elle lui avait dit je t'aime, il a eu un sourire narquois et j'ai vu une lueur de sadisme traverser son oeil, je n'avais jamais vu ca chez personne, ça m'a glacée. Là aussi j'aurais dû tout arrêter. Je me suis rendue compte bien plus tard, en analysant ce que j'ai vécu, que ce jour-là, clairement, il avait pris plaisir à me faire du mal..
Elle devait partir, il me disait les jours où elle était sensée visiter des appartements (c'était faux).
J'avais ouvert un compte bancaire à mon nom, il m'avait fait passer sa déclaration de revenus pour se porter caution pour que je prenne un logement. Chez moi la séparation était annoncée, notre maison estimée à 5 reprises.
J'avais visité un 1er appartement, mon dossier avait été retenu parmi d'autres, mais au final je n'ai pas eu l'appart.
Je lui avais dit que ce n'était pas plus mal car c'était trop petit, ce à quoi il avait repondu qu'effectivement c'était mieux ainsi, qu'on n'aurait pas été bien si c'était trop petit.
Jamais, à aucun moment, il ne m'a dit stop, ca va trop loin, je ne la quitterai pas.
Jusqu'au jour où tout a basculé.
Il a tout calculé, ce serait trop long à expliquer. Mais petit à petit il a fait mine d'aller mal, de plus en plus mal. Jusqu'à m'annoncer par texto qu'il partait seul, qu'il avait besoin d'être seul, tout seul.
Qu'il allait mal, je le croyais en pleine depression.
Alors qu'on avait prévu de partir en week-end tous les deux pour la 1e fois (j'étais seule quelques jours), tout à coup il m'annonce partir seul. Au fond du trou, dans un gîte, en Dordogne.
J'ai perdu 4kg en 6 jours, car je n'avais plus de nouvelles ou presque, j'ai commencé à avoir des idées suicidaires tellement c'était violent, je n'en pouvais plus.
Pendant ce temps il était parti avec elle sans que je ne me doute de rien.
Le 6e jour j'ai enfin réussi à lui parler au téléphone (ils étaient rentrés et elle avait repris le travail, je l'ai compris bien après). On aurait vraiment dit qu'il était en profonde dépression (un grand comédien je n'avais jamais connu ça).
J'étais là à le couver, le dorloter, le chérir, à l'envelopper d'un amour profond et sincère.
Et puis tout à coup la sonnerie de son téléphone fixe retentit derrière lui. Je la reconnais entre mille c'est une sonnerie très particulière. Je lui dis alors "Jean-Paul tu es chez toi".
Il nie. Je le supplie de me dire la vérité, je craque complètement, je pleure, je n'en peux plus de souffrir de cette situation, je lui dis "si tu as menti dis le, je te pardonnerai, je veux juste que tu me dises la vérité, je t'en supplie dis moi la vérité, je te pardonnerai mon amour". Il a nié jusqu'au bout du bout, allant même jusqu'à éclater en sanglots, je me suis alors reprise, pour lui donner du réconfort, alors que pourtant c'est moi qui allais mal.
A ma pause déjeuner je suis allée chez lui, ce serait trop long à expliquer, mais tout était fermé, j'ai alors commencé à douter, à me dire qu'il devait bel et bien être tout seul là bas. Alors qu'il m'a vue arriver et qu'il s'est caché, ça aussi je l'ai réalisé après coup.
Il était chez lui, caché.
Le soir j'y suis retournée, je voulais en avoir le coeur net.
Et là, bingo, il est bel et bien chez lui, avec sa compagne et plusieurs personnes, en pleine reunion pour son club (il est alors president bénévole d'un club de sport).
Je frappe à la porte, c'est elle qui m'ouvre.
Je demande à parler à Jean-Paul, elle ne me demande même pas qui je suis alors qu'on ne s'est jamais vues. Elle sait qui je suis.
Et là j'apprends que je ne suis pas la 1e, qu'il en a amenée une aux Caraïbes, qu'il est le roi des menteurs, que même avec la preuve sous le nez il dira que c'est faux. Qu'il n'assume pas.
Que je ne connais que 5% de sa personnalité.
Il m'avait dit qu'elle avait fait un malaise quand il lui a dit qu'il la quittait pour moi quand il a fini par lui cracher le morceau. En réalité, elle m'apprend que c'est lui qui a fait le malaise, quand elle l'a menacé de le quitter...
Je me suis montrée digne, je voulais juste que Jean-Paul voit que j'avais tout compris.
Elle est allée le chercher, je lui ai alors juste dit que j'étais soulagée de voir qu'il allait bien... Il s'est montré narquois "ouais bon ben ça va"....
Je suis rentrée, traumatisée, dépitée, médusée, mutique.
Le lendemain impossible d'aller travailler, je suis allée me réfugier chez ma sœur.
Impossible de décrire mon état psychique à ce moment là, en plein brouillard, atroce....
J'ai ensuite cherché à comprendre, ses excuses ne respiraient pas la sincérité. Il m'a reproché d'être allée chez lui, et de l'avoir appelée par la suite (c'est elle qui me l'a proposé, devant mon désarroi, elle avait les larmes aux yeux. Quand je lui ai dit que j'avais deux filles et des idées suicidaires, elle m'a clairement répondu "alors là ça n'en vaut franchement pas le coup".)
Je suis allée chez lui, pour sauver ma peau
Au cours de la relation, il m'avait dit
"Tu sais, je suis fou"
"J'ai une personnalité complexe"
"Je suis inconscient"
Durant deux mois, après ma découverte, j'ai espéré qu'il me revienne, retrouver l'amour de ma vie, celui qui m'a tant fait rêver, avec ses mots... J'ai eu droit à des silences radio, c'était trop douloureux pour moi...
Ma psy m'a ensuite expliqué qu'il créait le manque, que j'avais affaire à un pervers narcissique, un manipulateur.
J'ai encore du mal à l'intégrer aujourd'hui.
Quand elle l'a menacé de le quitter, il lui a dit qu'en septembre ce serait fini avec moi. Pendant qu'il me disait qu'elle serait partie en septembre.
La suite dans un autre post.
C'est tellement long à raconter....