Merci Jess pour ton soutien, et vraiment désolée pour tes parents, ce n'est vraiment pas des choses à dire à son enfant, qui a besoin d'être soutenu dans des moments difficiles ...

Pour ma part, c'est effectivement une chance qu'ils soient "soutenants".
Oui, j'explique le processus à ma mère, mais j'ai vraiment le sentiment que les gens qui n'ont pas vécu ce type de relations ne comprennent pas réellement (j'ai deux amies qui ont vécu ça qui me comprennent parfaitement et avec qui on s'entraide). J'ai la nette sensation que la colère que je ressens est moindre face à sa malveillance à lui en fait (puisque j'ai compris qu'il l'était, malveillant), en tout cas ne pourra jamais égaler ce degré là.
J'ai peur aussi qu'à présent, à la moindre injustice, je me mette à exploser de colère (ce que je faisais à la fin, tellement j'avais tenté de comprendre, d'expliquer et tellement j'étais à bout de cet irrespect, j'essayais de discuter avec lui pendant des heures, d'argumenter, j'étais en colère). J'appréhende les prochaines affaires à aller récupérer, je sais que ça va me replonger encore dans ce climat toxique, il ne sera pas là mais il y aura toujours cette présence, et surtout mes cadeaux symboliques/petits mots bien mis en évidence pour enfoncer le clou ...
J'ai aussi cette sensation d'injustice, ça fait un peu "caliméro" dit comme ça mais en fait je n'ai pas mérité toute cette violence, personne ne mérite ça de vivre/subir ça d'ailleurs. Il m'a carrément dit un jour d'aller me suicider, ce à quoi j'ai répondu avec des arguments logiques comme si j'étais "habituée" à tout ça. Il me disait aussi de prendre des médicaments, un jour il m'avait "abandonné" à la maison plusieurs jours, je me suis rarement sentie aussi mal de toute ma vie à ce moment là, je l'avais appelé en pleurs et il m'avait dit d'aller en hôpital psychiatrique si ça n'allait pas, pensant que je voulais faire une bêtise (ce qui n'était pas le cas, j'exprimais juste ma détresse !!), et quand je lui disais de consulter un psy pour ses violences il me rétorquait (même au début de ces violences, quand j'essayais de comprendre et que je ne m'énervais pas) que ce serait bien que moi aussi je consulte ... Un peu comme en miroir. Quand je pleurais parfois c'était "va écrire dans ton journal intime" ou "arrête de faire ta victime" ou encore "tais toi victime". Et après il se demandait pourquoi je ne voulait plus lui montrer que je pleurais. Quand je lui ai dit que c'était à cause de ses mots il me disait "mais non je disais ça parce que j'étais énervé". Tellement facile ...
J'étais "une merde", quand il était malade c'était aussi systématiquement de ma faute, alors qu'il réclamait lui-même des calins lors de ces moments, et que je lui disais non tu vas être malade. Il m'a même dit "tu mets des robes d'été en hiver t'as un grain ma pauvre".
Et encore ce sont des choses infimes, il y a eu bien d'autres choses. Quand je relis ça, avec le recul, je me dis mais c'est tellement violent, j'avais écrit dans un carnet que c'était pire que des coups de poignard.
" Ils pourront couper toutes les fleurs, ils n'empêcheront jamais le printemps" Neruda