Salut Gypsy,
Je vois...
La vie n'est pas simple pour nous et on ne se débarrasse pas de nos casseroles si facilement.
Je rejoins Alfur dans ses remarques sur le besoin de fusion. Il se pourrait bien qu'on espère se remplir de l'autre pour combler un manque, une incomplétude angoissante. Trouver la personne avec qui ça réussirait, cette autre moitié du puzzle qui s'ajusterait si bien qu'à deux on se sentirait UN serait merveilleux. Mais ça saute aux yeux que c'est paradoxal, non?
Pourtant avec l'autre, j'y ai cru un instant. La Manipulatrice Perverse (MP; je ne suis décidément pas copain avec la désignation PN pour ces énergumènes) qui me pourrit la vie a su me donner une immense confiance en moi en agitant le miroir de mon parfait alter ego sous mon nez, au début. Ça n'a pas duré, même si la relation ne s'est pas radicalement envenimée avant des années. Le vers était quand même assez vite entré dans le fruit et j'ai laissé s'évaporer des décennies à donner des coups d'épée dans le vide.
Je ne suis pas non plus très copain avec le concept de la reconstruction de soi après une relation PN (pour qualifier la relation, PN est parfait). Cette relation nous a montré qu'on n'était pas bien construit, incomplet, boiteux, branlant. Se reconstruire laisse trop penser à une restauration à l'identique, avec les mêmes briques. On oublierait et on repartirait plus ou moins comme avant, puis on retombe dans un trop banal métro-boulot-dodo avec l’oppressant malaise d'avoir raté quelque chose.
C'est vrai quoi, on a entrevu quelque chose de grand et on se contenterait d'un retour à la case départ, avec quelques pâles améliorations défensives?
Une bombe H est passée dans notre vie, et son rayon d'action ne ferait pour finir que trois mètres cinquante?
Y a quelque chose qui cloche là-dedans, j'y retourne immédiatement, dirait Boris Vian.
Avant de nous détruire, le MP nous a permis d'entrevoir un autre soi, quasi désinhibé et confiant, amoureux de lui-même. Comme il n'a fait que nous tendre un miroir de ce que nous aimerions être, de ce que nous pourrions être, cet être idéal est en nous.
Redevenir comme j'étais avant!? Pitié, non!
Sur les ruines que cette relation a laissées, c'est cet être que j'aimerais maintenant construire. C'est sûr que ça ne sera pas parfait et ce n'est pas le but. Mais vivre en me donnant moi-même tout ce qui me manque pour être moi-même me semble bien plus prometteur que l'espoir de rencontrer un jour celle qui pourrait me le donner.
Ta psy pense que tu n'as plus besoin d'elle? C'est possible, peut-être qu'elle n'était en effet là que pour t'accompagner dans ton évasion de la relation PN. C'est réussi!
Mais il reste un malaise, l'ennui d'une vie banale, la sensation de vide qui persiste, alors peut-être qu'un thérapeute humaniste (existentiel) spécialisé dans le développement personnel et la réalisation de soi pourrait t'accompagner plus loin, plus près de toi-même?
Je t'

fort!
